Un grand pont du mois de mai propice à une belle croisière en père peinard…

Après une réunion de préparation conviviale réalisée une petite semaine en amont pour favoriser la cohésion de l’équipage, puis les courses d’avitaillement faites, la veille du départ avec un équipier qui connait l’hyper du coin par cœur, c’est le départ dès 7h du matin depuis Bouguenais ce jeudi 26 mai. Dans un seul véhicule au grand coffre pour minimiser les frais et l’impact sur l’environnement… Petit arrêt dans le village d’Ambon, pour acheter les 4 pains « marin » commandés la veille, et nous arrivons rapidement au port du Crouesty. Repérage du Kervegon qui est bien amarré sur le ponton indiqué dans la fiche relais. Branchement électrique pour bien recharger les batteries et allumer le réfrigérateur, rangement de l’avitaillement de façon méthodique, Préparation de la GV, carte marine, règle Cras, brassières automatiques et briefing de sécurité. C’est Myriam, l’aspirante skipper qui fait la sortie de port, et y’a du monde dans le chenal… Une première journée classique, un seul bord de près pour rejoindre Belle-Île-en-Mer par le passage de Béniguet. Compte-tenu des contraintes horaires de l’écluse, amarrage dans l’avant-port, afin de pouvoir repartir dès le lendemain matin. Il fait beau et les courriers débarquent leur flot de touristes. Les équipiers partent en balade (c’est une première fois pour Eric). Je prends du temps pour l’entretien (vaisselle, nettoyage des fonds sous moteur) et le journal de bord, avant d’aller faire un tour « en ville » et notamment au « Comptoir du pêcheur » (accastillage et vêtement de mer)… Echange sympathique avec l’équipage du bateau à couple, apéro et repas à bord du Kervegon, Puis la soirée se termine par le bistrot du port. Comme à Port Joinville, il y a le choix, ce sera mon préféré, « La Godaille », sans Myriam qui a du sommeil à récupérer. Vendredi 27 mai : Myriam à la manœuvre, puis Patrick à la barre, nous tirons des bords pour aller mouiller dans l’anse de la pointe des Poulains. Cadre magnifique pour pique-niquer dans le cockpit. C’est Eric qui va remonter la pioche à la force de ses biceps. Nous mettons ensuite le cap sur Port Haliguen, via le passage de la Teignouse.

Ce grand port vient de faire peau neuve. C’est superbe, très « confort » à tout point de vue, mais cela présente beaucoup moins de charme que Belle-Île. Nous dégottons quand même un vieux bistrot pour refaire le monde (de BCC).Samedi 28 mai. Il fait très beau et cela se traduit par du vent d’est nord est, qui mollit. Nous parvenons à franchir les Béniguets, puis c’est la pétole complète, pas même un souffle d’air pour se mettre à la cape. Pique-nique à bord, micro-sieste, à la dérive lente… Puis, nous parvenons, en alternant moteur et voile à rejoindre le port du Palais, devant lequel est mouillé un superbe trois-mâts.Toujours pour avoir la possibilité de repartir dès le matin, nous choisissons comme bien d’autres, l’avant-port malgré le risque annoncé de clapot. Echange avec des « voileux » Bouguenaisiens du bateau voisin (Océanis 31.5), puis avec les  jeunes qui complète le carré de bateaux, à bord du Grand Surprise. La soirée se termine à nouveau à la Godaille, avec ce soir un groupe musical de l’île avec des textes provocateurs… Ambiance extra. Mais le vent d’est a fraichit et ça commence à secouer dans l’avant port. Des grincements, des frottements, des drisses qui claquent, ça fait partie de la règle du jeu, mais lorsque que ça monte encore, les bateaux dansent, tirent violement sur leurs amarres, les pare-battages ne tiennent plus en place, ce n’est plus la même histoire. Il est pas loin de 3h du matin. Les amarres du bateau voisin prennent du mou, et le Grand Surprise va venir tapé notre bordé (une bosse sur le rail de fargue côté bâbord). Les jeunes marins ne sont pas encore rentrés… D’autres voileux vont intervenir. Avec Myriam, nous allons nous relayer, le restant de la nuit,  du coté tribord, en compagnie du skipper de l’Océanis, sur lequel nous sommes amarrés à couple, pour gérer au mieux la situation. Mais le clapot n’arrête pas de forcir. Résultat, malgré nos efforts, un chandelier légèrement tordu pour notre voisin et un morceau de gaine de protection de notre filière endommagé. on s’en tire bien.

Dimanche 29 mai.  Le jour est levé, il va faire beau temps mais ça décoiffe toujours. Il n’est que 7h, notre voisin souhaite partir rapidement. Branle-bas. Un quart d’heure plus tard, nous larguons, faisons trois ronds dans l’eau de l’avant port pour ranger le matériel (les amarres et les défenses dont l’une est complètement aplatie), puis nous sortons du port, face au vent pour hisser la toile. Un ris, puis deux car il y a 25 nœuds de NE établis. Nous sommes tous équipés de salopette et veste de quart, pas inutile avec les embruns et quelques paquets de mer qui balayent le pont. Dommage, les capots de pont avaient été fermés mais pas verrouillés… Après la mer d’huile de la veille, il faut tirer des bords et lutter contre le courant pour embouquer le chenal de la Teignouse. On s’appuiera au moteur pour le deuxième secteur (complètement dans l’axe du vent) plutôt que de tirer des bords dans le chenal. L’honneur est sauf, nous ne sommes pas les seuls.Lorsqu’en début d’après-midi, nous voulons lâcher un ris, Myriam, constate avec stupéfaction que le bas du guindant de la GV toute neuve est pris dans un des crochets de prise de ris (crochets qui sont inutiles avec le système actuel de prise de ris automatique). La toile est traversée par le crochet. Nous choisissons la « brise diesel » pour virer la cardinale sud Méaban et rentrer au port.Après une bonne collation, nous parvenons a dégager la voile et à la réparer avec un « patch »… Je pousse un ouf de soulagement.Et comme c’est la tradition à BCC, chacun met la main à la pâte jusqu’au bout: rangement, nettoyage, « check » de la fiche relais… Un dernier petit tour au café du port (les droits d’embarquement, la caisse de bord, quelques mots de bilan humain et technique) et c’est le retour sur Bouguenais.La croisière cool s’est terminée de façon plus sportive, mais l’équipage qui a su s’adapter. De la convivialité, du loisirs et de la transmission de savoir-faire pour la satisfaction de tous, même si nous sommes rentrés un peu fatigués ! 

Alain Louche, le 30 mai 2022

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *