Vendredi soir, 26 mai.
Les températures estivales pointent leur nez. Le vent NE présage une mer plate et un mouillage sur la côte sauvage de Belle-île. Nous prenons possession de Kervegon ce vendredi soir pour être prêts à larguer les amarres de bonne heure.
Samedi 27 mai
Après avoir mis à poste le gréement de spi, la bulle est en l’air. Elle nous porte sur les Béniguets, en grand largue, à 5 nœuds de moyenne. Beaucoup de spi en mer mais nous arrivons à les tenir à bonne distance. Les deux voiliers qui ont mis leur spi en même temps que nous sont loin derrière. Mer belle avec quelques vaguelettes qui nous font balancer. Nous croisons la régate de la Mid Ship. Et toujours sous spi nous passons Béniguet avec deux empannages.
Déjeuner en mer entre Houat et Belle-île. Le vent nous laisse tomber. Un aileron de dauphin aperçu à l’approche de la pointe de Kerdonis.
15H00. Le spi est rentré ça adonne et forcit Pointe de Skeul. Nous passons en mode régate à 7 nœuds, vent de travers, GV et Génois.
16h00. Arrivée au mouillage de Port Kerel, un peu avant la marée basse. Vérification de la hauteur d’eau au fil à plomb. 4.80m. Même hauteur d’eau affichée sur DEPH. 14 bateaux au mouillage. Il fait chaud. Des conditions idéales pour la cueillette des araignées qui sont de retour cette année mais bredouille. Des randonneurs observent des hauteurs des falaises. Les huitriers-pies poussent leurs cris stridents.
Petite balade à terre en fin d’après-midi pour voir Kervegon de haut.
En soirée, déjà plus d’une trentaine de bateaux au mouillage, calme malgré le monde.
Dimanche 28 mai
Nous quittons Port Kerel pour Houat en longeant de nouveau la côte sauvage. Mer belle. Génois légèrement enroulé pour avoir un bon équilibre. Nous progressons à 5 nœuds en moyenne au gré des risées. Nous apercevons des files de promeneurs, tels des chameaux, qui se détachent en haut des falaises sur le GR. Nous passons devant Pouldon qui nous paraît une bonne adresse de mouillage. Un jeune fou de bassan passe sous le vent en planant.
16H00. Mouillage stratégique à la petite plage des Pirates après avoir tricoté dans la pétole autour de la cardinale de Kerdonis et finalement avoir traversé au moteur.
Baignade dans une eau limpide à 16 degrés, à l’écart des méduses.
Petite balade à pied vers les Béniguets. Nous distinguons les trois mâts d’un grand voilier au-dessus de la lande fleurie de silènes, chardons, ajoncs et genêts. Beau point de vue sur le trois mâts au mouillage.
Dans la nuit, le mouillage s’avère bien protégé malgré un léger roulis.
Lundi 29 mai
Lever plus matinal. Départ direct avec un ris et génois enroulé. Nous longeons la côte à 7 nœuds, vent de travers jusqu’au Grand Rouleau. Puis nous lofons pour s’engager dans le passage des Béniguets. Nous devons encore réduire le Génois. Gros clapot. Vent contre courant. Des voiliers s’aventurent au moteur. Nous tirons des bords et nous passons derrière le fameux trois mâts, « Le Français ». Nous nous faisons bien arroser dans le passage agité. Douche intégrale garantie. Un peu fraîche. Puis nous faisons un long bord en longeant le passage de la Teignouse jusqu’à Port Haliguen où nous devons virer plus tôt que prévu à cause d’un refus de tribord. Nous sommes sur une moyenne de 4,5 nœuds. Nous gagnons sur un grand bord défavorable dans la Baie de Quiberon la Chimère. Nous nous retrouvons au milieu de la Régate « Prix du Crouesty », au milieu de bateaux de régate toutes voiles hautes et dehors. La route adonne pour nous mener devant le Crouesty. Un dernier virement avant d’affaler et rentrer avec toute le monde, dans la cohue, parmi les Monotypes de régate qui louvoient dans le port. Nous adoptons notre vitesse – des fois à fond, une fois en marche arrière – pour ne pas les gêner dans les virements incessants. La VHF est sollicitée de toute part. Un gars du port nous indique que les places en visiteur sont prises par les régatiers jusqu’au soir. Kervegon se met donc à couple en bout de ponton H. H comme Hourra !
Colombe et Romain