Rendez-vous était donné à 19h à la cale du Migron (commune de Frossay) pour naviguer sur deux seils, nous étions huit. En tant que novice, mon premier étonnement fut de constater que les voiles n’étaient pas à bord ; les spécialistes de me dire que pour aller le vent nous porterait mais qu’au retour nous aurions dû avironner dur ! Donc sortie tout à la force du poignet… Pique-nique, matelots embarqués, nous prenons la direction des écluses de Buzay…
Petit aparté sur ce canal de la Martinière :
Vrai petit paradis pour les amoureux de nature. Longé par plusieurs dizaines de kilomètres de chemin de halage, Il est ouvert en 1892, pour permettre aux navires de fort tonnage de naviguer entre l’océan et le port de Nantes, en évitant les bancs de sable qui encombrent à cette époque la Loire entre Paimboeuf et la Martinière. Ce canal est fermé à ces navires dès 1913, il a néanmoins rempli sa mission en sauvant de la ruine le Port de Nantes. Des cargos à vapeur mais aussi des grands voiliers de commerce à 3 et 4 mâts, dont le célèbre Belem l’ont emprunté. Le 9 août 1944, les Allemands en pleine débâcle décident de bloquer l’entrée du Canal en coulant 9 navires dans le sas et le bassin d’attente du Canal, Devenu un cimetière marin de 1913 à 1940, plus de 200 navires y séjournèrent
Notre périple ne nous emmènera pas aux fameuses écluses. En effet, second étonnement, après quelques minutes de navigation, j’ai pu entendre sur l’embarcation voisine : « j’ai soif », « quand est ce qu’on s’arrête ? »
Nous trouvons un bien bel endroit pour accoster et se mettre à couple, proche de la rive, bordée de sureaux aux ombelles généreuses, pour cette pause pique-nique et chanter au son de la guitare de Bernard. Un superbe couché de soleil se profile, un petit vent se lève, quelques moustiques nous rendent visite. Sur les bancs chacun dispose « victuailles et chopines », un beau moment de convivialité s’en suit (fidèle à l’éthique de BCC me dit on, j’avoue aimer également ce joli moment). De plus, entre chaque bouchée, on peut entendre des chants marins s’élever au-dessus de ce canal devenu désert et calme tout en admirant le soleil couleur feu qui se reflète dans l’eau. Je profite pleinement de ce moment privilégié suspendu dans le temps et l’espace, mes co-équipiers semblent avoir le même ressenti.
La fraicheur et la nuit tombant, l’heure du retour a sonné. Les avirons s’agitent avec rythme et synchronisation. Patrick, notre vénéré Président, nous en félicite. L’embarquement des seils se fait à la lueurs des lampes torches de nos portables…. il est déjà 23 heures !
Cette première sortie en soirée fut une belle réussite et l’ensemble de l’équipage souhaite vivement que d’autres éditions suivront !
Michel (et Isabelle)
Une sortie à refaire avec les 3 yoles la prochaine fois 😉
Merci pour ce joli texte qui retransmet ce moment de bonheur typiquement bécéciste.
Alain.